Présentation

Née en Corée du Sud, j’ai été adoptée à l’âge de onze ans par une famille franco-britannique. J’avais un don pour le dessin, et mon arrivée en France m’a donné l’opportunité de pratiquer et de me perfectionner, puisque je n’ai jamais arrêté de peindre. J’ai suivi toutes sortes de cours de dessin et de peinture et j’ai fréquenté différentes écoles d’art. À vingt et un ans, j’ai pris la décision de devenir artiste peintre et de consacrer tout mon être à la peinture. Je suis artiste peintre depuis plus de trente ans.
Je dois beaucoup à Philippe Lejeune, qui m’a appris à observer d’une manière objective et a énormément contribué à mes progrès en peinture. Il était vraiment unique dans sa manière d’enseigner : sans être trop derrière nous, il distillait un conseil par-ci par-là qui apportait un éclaircissement fulgurant. C’était un vrai maître. Je peux dire que c’est grâce à lui que je suis devenue la peintre que je suis aujourd’hui, ainsi que dans ma manière d’enseigner la peinture.
J’ai traversé différentes périodes dans ma peinture. J’ai voulu apprendre les bases avec Philippe Lejeune en travaillant sur le vif, que ce soit des natures mortes, des portraits, des modèles vivants ou des paysages. Je suis passée par une période abstraite pour me détacher de cet apprentissage académique . Après les Beaux-Arts, où je suis sortie plus perturbée en tant qu’artiste, j’ai ressenti le besoin de mieux gagner ma vie. Je me suis donc présentée chez Walt Disney pour travailler dans le dessin animé comme décoratrice de « background », ignorant totalement que c’était très difficile d’y entrer. J’y ai travaillé pendant trois ans. C’était juste une pause dans ma peinture, le temps de remettre mes idées en place. Cependant, cela a été un formidable apprentissage de la peinture : neuf mois de formation intensive à la gouache, en pratiquant toutes sortes de techniques, de l’aérographe, du flou, des aplats ; l’acrylique paraît très facile après cela.
Peu à peu, un univers personnel s’est créé, peuplé de créatures hybrides et d’une mythologie industrielle. Tout un monde parallèle m’est apparu, un monde imaginaire, un monde intérieur où il n’y a plus de frontières : l’Occident, l’Asie et l’Afrique se côtoient comme si j’avais toutes ces mémoires en moi. Je me laisse guider par mes envies ; je ne sais pas pourquoi je peins ceci ou cela, c’est plus une écoute de mon intuition tout en élaborant avec mon intellect. De cette manière, je me laisse me surprendre. C’est quelque chose de magique, l’âme agit.
En parallèle, depuis plus de vingt ans, je donne des cours de peinture.
Récemment, j’ai commencé le tatouage. J’ai tatoué un phénix pour mon premier tatouage, un beau symbole pour débuter cette nouvelle activité. Je vais mettre ma créativité au service du tatouage en proposant des créations uniques avec de beaux motifs qui font du bien, porteurs de belles énergies, tout en répondant aux exigences du client.
Fort de mes nombreuses années de pratique artistique, j’apporte ma propre expression authentique. Mon côté pluriculturel crée naturellement des mélanges d’inspirations asiatiques, tribales, africaines et intemporelles, avec des lignes raffinées, un contraste élevé et un design épuré. J’intègre dans mes tatouages la géométrie sacrée pour leur beauté et pour un bien-être, tout en honorant ma vision artistique. Je propose également mes dessins et mes peintures artistiques qui peuvent être réalisés en tatouage. Je transforme vos idées individuelles en œuvres d’art uniques.
Dans son chemin avec la peinture, Kyung Bouhours trouve sa voie dans la figuration et un Univers hybride, peuplé de créatures qui abolissent les catégories. « Je suis moi-même un hybride! Je rêve d’un monde sans frontières. » Ses métamorphoses ont beaucoup évolué dans des décors d’usines désaffectées. Parmi les Hommes, on croise, dans sa mythologie industrielle, une Gorgone à la chevelure de fer et une Myrrha au tronc de colonne de béton. Il y a parfois ces brumes, ces vapeurs, dont on ne sait si la fluorescence est toxique ou enchanteresse. L’Océan s’invite dans la ville. Lèvres-coquillages, organes-coraux, excroissances-méduses. Mutations aqueuses. « C’est la Nature qui reprend ses droits. » Cette dystopie noire d’une humanité en voie de disparition tend aujourd’hui à s’apaiser. « Mes dernières toiles se situent beaucoup en extérieur et l’homme et la nature sont plus en paix. » Kyung aime réconcilier.
Ses personnages sont souvent androgynes. Ses hybrides mêlent genre humain, animal et végétal. Ses scènes sont à la fois européennes, asiatiques et africaines. Kyung syncrétise, assemble et réunit, cherchant unité et liberté. Cet univers, c’est un espace mental. Les friches urbaines et contrées désoeuvrées côtoient les baisers, les bulles et la basse-cour. Les pylônes côtoient les arbres. Nul besoin de choisir entre rêve et cauchemar. C’est un univers parallèle, fréquenté par autant d’angoisses que de désirs, de revers que d’espoirs. Et c’est au sein de ce monde intérieur que la peinture trouve sa liberté. « Dans mon monde je n’ai aucune contrainte, je peux enfin tout peindre, et la liberté est une nécessité. »
Barbara Tissier d’Artention